Bailly et Boeswillwald
Les architectes Antoine Nicolas Bailly (1811-1891) et Paul Boeswillwald (1844-1931) ont tous deux été poussés par leur père dans leur vocation professionnelle et suivi un enseignement à l’École des beaux-arts.
Antoine Bailly, fils d’un employé à l’administration des postes, est l’élève de François Debret et de Félix Duban. Il devient architecte diocésain de Bourges grâce au soutien d’Eugène Viollet-le-Duc en 1850, après un intérim assuré par l’inspecteur diocésain Léonard Hippolyte Roger. Pendant trois décennies, il entreprend la restauration des voûtes et des parties hautes de la cathédrale. Il suit également les aménagements du chœur avec l’installation d’une chaire à prêcher et d’une nouvelle clôture en grilles de fer forgé.
En 1883, lui succède Paul Boeswillwald qui reste à la tête du « chantier » jusqu’en 1913. Il dirige la suite de la restauration du grand comble, la réfection de la toiture et la reprise du système d’évacuation des eaux pluviales.
Paul Boeswillwald avait participé aux travaux de son père, Émile Boeswillwald, sur de nombreux chantiers et l’avait assisté à la restauration de la Sainte-Chapelle de Paris en 1872, en qualité d’inspecteur général adjoint des édifices diocésains. Il acquiert sur ces chantiers de premier plan une expérience indispensable, renforçant ses connaissances théoriques acquises à l’École des beaux-arts. Il reprend les travaux à la cité de Carcassonne à partir de 1879, à la suite d’Eugène Viollet-le-Duc, il fait partie du jury du concours pour accéder à la fonction d’architecte diocésain en 1885 et il est nommé architecte inspecteur général-adjoint des monuments historiques en 1888. À partir de 1892, il enseigne l’histoire de l’architecture à l’École des beaux-arts.
Les carrières de Bailly et Boeswillwald, inscrits au plus près du pouvoir institutionnel, témoignent de la centralisation du corps des architectes diocésains qui fait exclusivement appel à des professionnels parisiens.