Bailly et Boeswillwald

Les architectes Antoine Nicolas Bailly (1811-1891) et Paul Boeswillwald (1844-1931) ont tous deux été poussés par leur père dans leur vocation professionnelle et suivi un enseignement à l’École des beaux-arts.

Antoine Bailly, fils d’un employé à l’administration des postes, est l’élève de François Debret et de Félix Duban. Il devient architecte diocésain de Bourges grâce au soutien d’Eugène Viollet-le-Duc en 1850, après un intérim assuré par l’inspecteur diocésain Léonard Hippolyte Roger. Pendant trois décennies, il entreprend la restauration des voûtes et des parties hautes de la cathédrale. Il suit également les aménagements du chœur avec l’installation d’une chaire à prêcher et d’une nouvelle clôture en grilles de fer forgé.

Projet d’un trône pour monseigneur l’archevêque et des clôtures du chœur de la cathédrale de Bourges, dessiné par Antoine Nicolas Bailly le 6 novembre 1851. AD du Cher, 4 Fi Bourges B 70
Projet d’un trône pour monseigneur l’archevêque et des clôtures du chœur de la cathédrale de Bourges, dessiné par Antoine Nicolas Bailly le 6 novembre 1851. AD du Cher, 4 Fi Bourges B 70
Plan et élévation d’un projet de chaire à prêcher et du pilier adjacent, avec détails d’exécution, dressés par Antoine Nicolas Bailly à l’encre et lavis sur calque et papier, le 25 décembre 1865. AD du Cher, 36 Fi 63 195 (3)
Plan et élévation d’un projet de chaire à prêcher et du pilier adjacent, avec détails d’exécution, dressés par Antoine Nicolas Bailly à l’encre et lavis sur calque et papier, le 25 décembre 1865. AD du Cher, 36 Fi 63 195 (3)

En 1883, lui succède Paul Boeswillwald qui reste à la tête du « chantier » jusqu’en 1913. Il dirige la suite de la restauration du grand comble, la réfection de la toiture et la reprise du système d’évacuation des eaux pluviales.

Paul Boeswillwald avait participé aux travaux de son père, Émile Boeswillwald, sur de nombreux chantiers et l’avait assisté à la restauration de la Sainte-Chapelle de Paris en 1872, en qualité d’inspecteur général adjoint des édifices diocésains. Il acquiert sur ces chantiers de premier plan une expérience indispensable, renforçant ses connaissances théoriques acquises à l’École des beaux-arts. Il reprend les travaux à la cité de Carcassonne à partir de 1879, à la suite d’Eugène Viollet-le-Duc, il fait partie du jury du concours pour accéder à la fonction d’architecte diocésain en 1885 et il est nommé architecte inspecteur général-adjoint des monuments historiques en 1888. À partir de 1892, il enseigne l’histoire de l’architecture à l’École des beaux-arts.

Les carrières de Bailly et Boeswillwald, inscrits au plus près du pouvoir institutionnel, témoignent de la centralisation du corps des architectes diocésains qui fait exclusivement appel à des professionnels parisiens.

Coupe transversale de la cathédrale de Bourges, dressée par Paul Boeswillwald en 1889.  Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, 182/18/1002, 14302
Coupe transversale de la cathédrale de Bourges, dressée par Paul Boeswillwald en 1889. Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, 182/18/1002, 14302
Détails de maçonnerie dont « les morceaux marqués d’une X sont à remplacer », dessinés par Paul Boeswillwald à destination d’Henri Tarlier, son inspecteur diocésain, s. d. [après 1892]. AD du Cher, 36 Fi 63 283
Détails de maçonnerie dont « les morceaux marqués d’une X sont à remplacer », dessinés par Paul Boeswillwald à destination d’Henri Tarlier, son inspecteur diocésain, s. d. [après 1892]. AD du Cher, 36 Fi 63 283
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