La façade occidentale
Constitué de deux tours et de cinq portails scandés par d’épais contreforts, le « bloc de façade » est presque conçu comme un édifice en soi, avec ses fondations, ses murs, ses galeries, ses percements et ses couvertures. Il connaît très tôt des problèmes d’instabilité. Des désordres dans la maçonnerie nécessitent la construction du pilier butant contre la tour sud au XIVe siècle et causent l’effondrement de la tour nord en 1506.
Entre 1830 et 1845, François-Narcisse Pagot dirige des travaux sur la tour sud, au grand housteau et au portail central.
Les architectes des XIXe et XXe siècles interviennent régulièrement pour réparer la façade et améliorer sa conservation en intégrant dans leur devis le montage systématique d’échafaudages. Ils sont attentifs aux parties hautes afin de prévenir les infiltrations, aux contreforts à consolider, aux morceaux de balustrade à refaire pour sécuriser les galeries, aux éléments dégradés menaçant de chuter (gargouilles, pinacles, gâbles, etc.) et aux décors sculptés amputés. En 1968, les sculptures du XIIIe siècle de la tour nord, endommagées par la pollution atmosphérique, qui « pouvaient être détruites en tombant sur la voie publique », sont déposées dans l’église basse.
Exposé aux vents dominants au centre de la façade, le grand housteau est réparé à plusieurs reprises entre 1838 et 1982, pour les réseaux de pierre de ses lancettes et de sa rose ou pour ses verrières. En 1909, Paul Boeswillwald précise qu’il est nécessaire de remplacer deux tiers des pierres dont les « morsures du temps ou de la gelée [avaient été auparavant cachées] par du ciment ». Il engage alors une véritable restauration.
Au milieu du XIXe siècle, les portes font l’objet d’une attention particulière par Victor Gay et Antoine Nicolas Bailly. Il ne s’agit pas de restaurations mais d’un entretien régulier des menuiseries pour leur conservation, qui passe par un nettoyage, un brossage et un huilage à l’huile de lin.
Dans les années 1840-1850, les sculptures des portails subissent des exactions diverses (jets de pierre, affichages, urines, incrustations au couteau, etc.). Léonard Hippolyte Roger placarde des interdictions de dépôt d’ordures et demande un gardiennage et une grille en fer. Livrée en 1851, celle-ci ne sera finalement pas mise en place.
En 1938, l’architecte en chef des monuments historiques Henri Huignard commande 110 000 sacs de terre pour protéger la façade face au conflit qui se prépare…