Histoire du musée
2010-2020 : 10 ans pour un musée
Le 18 octobre 2010 était inauguré le musée de la Résistance et de la Déportation du Cher. Rassemblant les collections des anciens musées de Fussy et de Bourges, le concept de ce nouveau musée était inédit, axant son contenu autour de l’histoire de la ligne de démarcation et s’intégrant à la direction des Archives départementales et du patrimoine, dont il partage les ressources et le fonctionnement.
En dix ans d’activité, plus de 46 000 visiteurs, dont 15 000 scolaires, ont fréquenté son exposition permanente et ses expositions temporaires. Des milliers d’autres ont assisté aux journées d’études,formations, conférences, projections ou spectacles organisés régulièrement dans ses murs. Le musée a mené de multiples projets éducatifs et culturels avec ses partenaires associatifs et institutionnels, mis à la disposition de particuliers, d’historiens, d’artistes ou de documentaristes ses importantes ressources documentaires.
Origines et conception
En 1994 furent lancés à quelques mois d'intervalle deux musées de la Résistance dans le département du Cher, l'un à Bourges dans la Halle Saint-Bonnet, par d'anciens résistants et déportés, l'autre à Fussy par le maire de la commune Alain Rafesthain, historien et collectionneur. Devenu président du Conseil général, ce dernier s'associe en 2004 au souhait de Maurice Renaudat, président de l'association des amis du musée de la Résistance de Bourges de créer un musée départemental rassemblant les deux collections. L'idée d'implanter la nouvelle structure sur le site des Archives départementales s'impose rapidement au moment un chantier d'extension est projeté pour cette institution.
Un comité de pilotage, rassemblant les représentants des précédents musées, historiens et direction des archives départementales, se met à pied d'oeuvre à partir de 2008 pour élaborer le futur musée de la Résistance et de la Déportation du Cher.
Le terme « musée » est volontairement maintenu en raison de la place dévolue aux collections rassemblées pendant des années par les fondateurs des musées de Bourges et de Fussy, mais aussi aux documents originaux mis à disposition par les Archives départementales. Ces ressources permettent d'élaborer un projet scientifique et culturel servant de canevas à l'exposition permanente du musée, et de prévoir son fonctionnement, totalement intégré à la direction des Archives départementales. Cette forme d'organisation est alors sans précédent en France.
De la construction à l'inauguration
Après la phase de programmation et de validation du projet architectural, s'ouvre le chantier scénographique de l'exposition permanente par l'agence Gulliver, selon le scénario élaboré par le comité de pilotage. L'axe central choisi est l'histoire de la ligne de démarcation dans le Cher depuis juin 1940, qui détermine les débuts de la Résistance et de son organisation de part et d'autre de cette frontière. Sa matérialisation devient l'élément structurant du parcours de visite qui s'étend sur 365 m². Outre un centre de documentation dédié et une réserve aménagée de 300 m2 pour conserver les collections non présentées, d'autres espaces sont édifiés autour du musée, mutualisés avec les Archives : une salle d'exposition temporaire de 155 m², un accueil-boutique et une salle du service éducatif pour accueillir les scolaires.
Après un chantier de 18 mois, le musée de la Résistance et de la Déportation est officiellement inauguré le 18 octobre 2010. Outre les présidents du Conseil départemental et du Conseil régional, bon nombre d'anciens résistants et déportés, représentants d'associations de mémoire se sont rassemblés autour de personnalités telles que l'historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac ou l'ancien pilote de la RAF le Cdt Ratcliff. L'originalité de la structure suscite la curiosité des médias et du public. Le nouveau musée connaît une importante fréquentation dès les premiers mois de son ouverture, alors que s'achève la seconde tranche du chantier côté Archives, dont les nouveaux locaux sont inaugurés au printemps 2011.